Blancheur cruelle tu aveugles et tu rends sourd
le vent n’est qu’un fouet qui lacère la peau
fait trembler tout le corps et meurtrit les doigts gourds
pas un oiseau ne chante à l’appel de l’appeau.
Tu as ravi au paysage ses couleurs
gommé le bleu le brun et le rouge et le vert
tu règnes sans pitié pour l’intime douleur
des gens qui n’ont d’abri que le cœur de l’hiver.
Quand tu t’estompes enfin renaît péniblement
ce que tu as ravi de couleurs aux saisons
le brun d’abord et puis le vert timidement
et tout transi le rouge des toits des maisons.
La feuille immaculée qui m’incite à écrire
connaît bien la douceur de l’encre qui s’étend
de son sourire en coin elle semble me dire
que la chaleur des mots vaut celle du printemps.
Dernière mise à jour le 9 mois par André