Aujourd’hui, c’est de New York, ou plutôt de son emblématique quotidien, que me viennent deux points de vue intéressants sur nos problèmes européens.
Le premier article voit le radicalisme violent bruxellois plonger ses racines plus dans l’origine ethnique que dans la religion, constatant que les Belges partis combattre en Syrie et les membres des groupes terroristes font partie de la communauté d’origine marocaine, alors qu’on n’y trouve aucun des nombreux Bruxellois d’origine turque, pourtant eux aussi musulmans. Il met ensuite en avant ce qu’il nomme, citant Philippe Moureaux, le « paradoxe de l’intégration »: les Belges d’origine marocaine, mieux intégrés, parlant français ou néerlandais, souffrent d’un déficit d’identité, alors que les Belges d’origine turque, continuant à parler turc et ayant gardé des liens plus forts avec leur pays d’origine, se sont construit une identité forte.
Je ne sais jusqu’à quel point cette vision du problème est pertinente, mais je n’avais encore jamais lu d’analyse de ce type dans la presse francophone européenne.
Le second article relate le « match » Merkel – Erdogan, où le président turc exige de l’Allemagne qu’elle poursuive en justice un humoriste qui lui a manqué de respect, et où la chancelière allemande finit par céder.
Le journaliste compare les exigences d’Erdogan au chantage d’un kidnapeur, et finit en reprochant à Merkel d’avoir transigé sur les libertés occidentales.
Évidemment, New York est loin de l’Europe et de la Turquie, mais moi aussi je trouve assez lamentable cette reculade devant un dictateur qui emprisonne les journalistes qui le critiquent et bombarde sans scrupule ses opposants politiques.
Deux réalités à propos de la Turquie, qui montrent bien la complexité de notre monde finalement pas toujours si « wonderfull » 🙁