Vivons sans attendre l’aurore …
Ils reviendront comme reviennent en hiver les flocons …
Prophètes, taisez-vous, le silence est si beau ! …
Sur les quais affolés les trains sont en partance …
Allons donc savourer les dernières miettes …
Songes vagues,
l’esprit vole …
L’hôtel des souvenirs nous invite au voyage …
Les iris nonchalants que berce un vent léger …
Les âmes fortes ont traversé
les déserts et les océans …
À la table du monde on parlait quatre langues …
Le train file et nos rêves …
Exilés, naufragés, perdus,
nous les avions crus morts …
Les mots s’enchaînent sous les doigts …
L’été s’est levé tôt …
Le feu meurt doucement …
Nous n’avons pas connu ce temps …
Il aura fallu la patience …
Livres, ma forêt,
vous poussiez sur les murs …
Bain de mots, lambeaux de rêves …
Ainsi passent les jours …