La poésie ne serait-elle qu’un outrecuidant abandon ?
Toujours l’enfance veille en nos vieux labyrinthes …
Quand la pensée part en voyage
jusqu’où peut l’emmener le train …
la musique donne au printemps des airs d’amours mélancoliques
Jours de printemps, je n’ose …
Chaînes rivées aux chevilles,
petites sœurs de misère …
Traître soleil que sais-tu du sort des humains ?
Pâques aux cloches carillonnantes …
Voyageur immobile, tu sais des univers
où la plume d’un autre t’emmène par les yeux …
Ta main dans ma main, si petite …
Loin de l’abri de nos maisons …
Le temps qui tant tout use …
Passager clandestin de ma propre existence …
Derrière la colline aux versants fatigués …
Heures du soir où le grand chêne
somnole, enroulé dans son ombre …
Sur les eaux calmes du printemps …
Hiératique, il attend, pétrifié sous le fard,
monument incongru dans le flot des passants …
La porte close d’un regard vide …
Et pourtant le soleil se lève …
Ils s’en retournent …