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Aux détours de nos enfances,
De nos rues d’adolescence,
Guettent les mots.
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D’un cahier vert fatigué, alluvion oublié déposé par le temps, a surgi l’autre soir l’adolescent …
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Les mots, dans le chaudron du monde,
grondent
de misère et de peur profonde,
immonde.
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Les traîtres mots ont déserté
sans coup férir
le chant de bataille avorté
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Mientras leo tus palabras
poeta encantador …
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Pas à pas, la vie va
le pire est advenu
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D’où viens-tu, pèlerin
égaré sur les routes,
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Tengo ganas de escribir.
Pero
¿A quien?
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Silence.
Quelques bruits familiers,
un pas sur le gravier.
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Tant de mots en partance,
tant de cris
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L’Adrienne, un matin,
qui cherchait un café,
sur un trottoir d’Amiens
m’a soudain projeté.
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Dis-moi, veilleur,
cette lueur
à l’horizon ?
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Le bruissement léger
du vent
dans le jardin figé
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Tu contemples le monde
et ses ressacs
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Douleurs sourdes ou inquiétudes,
corps fracassés,
carrefour des solitudes
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Journal morose,
encre noire sur papier gris,
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Troupeau perdu, bêlant de haine,
ne vois-tu pas
les abattoirs où l’on te mène ?
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Le temps menteur nous a fait croire
depuis longtemps
à son existence illusoire
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Ici, les grilles se ferment,
là on bouche les puits.
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Écrasée sous le pied distrait
des certitudes,
mon inquiétude
geint doucement et puis se tait.