Guajira de poussière et de vent,
peuplée d’esprits, propice aux songes,
.
La fleur te dit: « Regarde
tant de beautés au monde. »
.
Sur le dos rond des vagues
tu vogues, pêcheur d’hommes,
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Petit manège abandonné,
ta solitude
serine un refrain suranné,
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Au bord du gouffre, le soleil luit,
et les fourmis en procession
vont déposer leur grain de riz,
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Une étincelle aura suffi
pour accomplir l’autodafé
.
Une note bleue
sur la grande aiguille
fait ce qu’elle peut
.
Dans ton cartable rose,
tu transportes le monde;
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Ton enfance est finie
depuis si peu de temps;
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Avec votre encre rouge sang,
de votre plume verte et vive
vous tracez des mots émouvants
.
Dans notre lit,
pétrin qui lie
nos vies,
.
Quand peu à peu revient,
lancinant, le besoin,
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Compagne des jours sans faim,
amie fidèle
.
Marchez, enfants,
votre pas décidé
donne vie aux slogans
.
Petit pirate à l’oeil brillant,
ta vie
tu la traverses en sautillant.
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Quand le gourmand,
l’oeil allumé
par le sucré
cône fondant
oublie sa vie …
.
En ce temps délicieux
où les humains s’étripent,
quelques-uns, pour leur dieu,
veulent casser nos pipes.
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Dernier témoin des jours enfuis,
la rose désormais fanée
ouvre les portes de la nuit
.
Murs décrépits sur fond de brume,
cernés par le vert sombre d’ifs,
maison où nul feu ne s’allume,
.
Antoine Pol écrit un poème,
Georges Brassens le met en musique,
Francis Cabrel l’interprète,