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Trois mots.

Les trois qu'il eût fallu dire
sont restés cois,
mais tous ceux qu'il faut pour médire
montrent du doigt
la paille infinitésimale
– pauvre cyclope –
vilipendée comme la gale
par des myopes.

Ils sont pourtant beaux, ces trois mots
qu'à bras ouverts
on dit pour conjurer les maux
de nos enfers.

Ils disent la du ciel
et les senteurs,
ils disent le des oiseaux
et le .

Ils disent de la chair humaine
tous les parfums,
ils forgent entre tous une chaîne,
même défunts.

Trois mots qui souvent restent cois
dans les gosiers
à l'abri des regards narquois,
euthanasiés
par la crainte sournoise et vaine
de la merci
à laquelle on croit que nous mène
d'ouvrir ainsi
nos âmes à l'appétit des hyènes.

Les trois mots qu'il eût fallu dire
sont restés cois,
mais tous ceux qu'il faut pour médire
montrent du doigt
la paille infinitésimale
– pauvre cyclope –
vilipendée comme la gale
par des myopes.

Ils sont pourtant beaux, ces trois mots
qu'à bras ouverts
on dit pour conjurer les maux
de nos enfers.

Ils disent la couleur du ciel
et les senteurs,
ils disent le chant des oiseaux
et le bonheur.

Ils disent de la chair humaine
tous les parfums,
ils forgent entre tous une chaîne,
même défunts.

Trois mots qui souvent restent cois
dans les gosiers
à l'abri des regards narquois,
euthanasiés
par la crainte sournoise et vaine
de la merci
à laquelle on croit que nous mène
d'ouvrir ainsi
nos âmes à l'appétit des hyènes.

Dernière mise à jour le 3 mois par André

Posted in Poésie
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