Blancheur cruelle tu aveugles et tu rends sourd le vent n'est qu'un fouet qui lacère la peau fait trembler tout le corps et meurtrit les doigts gourds pas un oiseau ne chante à l'appel de l'appeau. Tu as ravi au paysage ses couleurs gommé le bleu le brun et le rouge et le vert tu règnes sans pitié pour l'intime douleur des gens qui n'ont d'abri que le cœur de l'hiver. Quand tu t'estompes enfin renaît péniblement ce que tu as ravi de couleurs aux saisons le brun d'abord et puis le vert timidement et tout transi le rouge des toits des maisons. La feuille immaculée qui m'incite à écrire connaît bien la douceur de l'encre qui s'étend de son sourire en coin elle semble me dire que la chaleur des mots vaut celle du printemps.