Dans le froufrou feutré de banals bavardages semble flotter déjà quelque illusion de note une attente diffuse où les vagabondages de mots pris au hasard font croire qu'on complote. Déjà le brouhaha semble s'atténuer on perçoit sans les voir l'aura des concertistes à l'air soudain sérieux des vieux habitués on pressent pour bientôt l'arrivée des artistes. La lumière s'éteint l'accordéon s'éveille nous rince les oreilles un instant puis la gifle vingt voix vingt femmes chantent au nom de leurs pareilles la liberté des corps et les serpents qui sifflent. Vingt voix vingt femmes autant de traits qui touchent au cœur que la révolte gronde ou sourie la tendresse l'accordéon entraîne les vingt voix de nos sœurs aux chemins tortueux de l'humaine kermesse. Quand le dernier accord meurt sur un dernier cri on s'aperçoit surpris qu'on n'a plus les yeux secs on s'ébroue on se lève et si l'on a souri c' est un peu pour masquer la gêne d'être un mec.