Le cahier vert
D’un cahier vert fatigué, alluvion oublié déposé par le temps, a surgi l’autre soir l’adolescent que j’étais il y a 50 ans.
Poèmes, notes, écrits divers, chaque mot ou presque ressuscite le souvenir d’une émotion, d’une révolte, d’un lieu, d’une rencontre.
Il avait la vie devant lui, la mienne est dans mon dos. Qu’a-t-il fait de moi, qu’ai-je fait de lui ?
Aujourd’hui je mets ma main dans la sienne pour lancer aux quatre vents quelques-uns de nos mots inséparables, que nul ou presque n’a jamais lus.
Aujourd’hui le temps s’efface, j’ai dix-sept ans, et il en a soixante-sept.
D’un cahier vert fatigué, alluvion oublié déposé par le temps, a surgi l’autre soir l’adolescent que j’étais il y a 50 ans.
Poèmes, notes, écrits divers, chaque mot ou presque ressuscite le souvenir d’une émotion, d’une révolte, d’un lieu, d’une rencontre.
Il avait la vie devant lui, la mienne est dans mon dos. Qu’a-t-il fait de moi, qu’ai-je fait de lui ?
Aujourd’hui je mets ma main dans la sienne pour lancer aux quatre vents quelques-uns de nos mots inséparables, que nul ou presque n’a jamais lus.
Aujourd’hui le temps s’efface, j’ai dix-sept ans, et il en a soixante-sept.
Dernière mise à jour le 1 an par André
Les mots du cahier vert
Extrait du Cahier vert
Aux détours de nos enfances,
De nos rues d’adolescence,
Guettent les mots.
Au secours des espérances
Des adultes en vacances
Volent les mots.
Sur les larmes et sur les deuils,
Et sur le moindre cercueil,
Pleurent les mots.
Et sur les foules incertaines,
Distillant colère et haine,
Hurlent les mots.
Les traîtres mots.
Aux détours de nos enfances,
De nos rues d’adolescence,
Guettent les mots.
Au secours des espérances
Des adultes en vacances
Volent les mots.
Sur les larmes et sur les deuils,
Et sur le moindre cercueil,
Pleurent les mots.
Et sur les foules incertaines,
Distillant colère et haine,
Hurlent les mots.
Les traîtres mots.
Dernière mise à jour le 1 an par André
Je la vois
Extrait du Cahier vert
Je la vois:
Il suffit de se pencher un peu
Pour la voir tapie dans l’herbe
Et dans la mousse
Cette petite fleur violette,
Port humble,
Un peu triste, mais qui sent si bon
Que très souvent
Je sais, tu n’y crois pas …
Ce doux parfum m’appelle,
Comme une voix,
Et la fleur me dit
En langage de fleur
Fait de senteurs et de pétales
Que le monde est
Un grand
Un beau
Un merveilleux jardin
D’enfants.
Le 30 septembre 1969
Je la vois:
Il suffit de se pencher un peu
Pour la voir tapie dans l’herbe
Et dans la mousse
Cette petite fleur violette,
Port humble,
Un peu triste, mais qui sent si bon
Que très souvent
Je sais, tu n’y crois pas …
Ce doux parfum m’appelle,
Comme une voix,
Et la fleur me dit
En langage de fleur
Fait de senteurs et de pétales
Que le monde est
Un grand
Un beau
Un merveilleux jardin
D’enfants.
Le 30 septembre 1969
Dernière mise à jour le 1 an par André
Related Posts
Un oiseau dans la nuit
Extrait du Cahier vert
Un oiseau dans la nuit
Qui se pose en silence
Un oiseau s’est enfui
Mais retombe en silence
Un oiseau ébloui
A vu fleurir le ciel
Le ciel épanoui
Au milieu du soleil
Un oiseau s’est enfui
Qui retombe en silence
Un oiseau dans la nuit
Repart vers la présence
Un oiseau est parti
Un oiseau est tombé
Un oiseau est meurtri
Et puis s’est envolé
S’envolera encore
Pour voir fleurir le ciel
Retombera encore
Sous l’éclat du soleil
Et l’oiseau en mourra
De tomber se soleil
L’oiseau s’envolera
Pour toujours vers le ciel
Je serai cet oiseau
Et je verrai le ciel
Tout fleuri et si beau
Sous l’éclat du soleil …
Le 28 août 1969
Un oiseau dans la nuit
Qui se pose en silence
Un oiseau s’est enfui
Mais retombe en silence
Un oiseau ébloui
A vu fleurir le ciel
Le ciel épanoui
Au milieu du soleil
Un oiseau s’est enfui
Qui retombe en silence
Un oiseau dans la nuit
Repart vers la présence
Un oiseau est parti
Un oiseau est tombé
Un oiseau est meurtri
Et puis s’est envolé
S’envolera encore
Pour voir fleurir le ciel
Retombera encore
Sous l’éclat du soleil
Et l’oiseau en mourra
De tomber se soleil
L’oiseau s’envolera
Pour toujours vers le ciel
Je serai cet oiseau
Et je verrai le ciel
Tout fleuri et si beau
Sous l’éclat du soleil …
Le 28 août 1969
Dernière mise à jour le 1 an par André
Related Posts
Nuit
Extrait du Cahier vert
Rien
Le noir
Une lueur, là ?
Non
Un frôlement
Quelqu’un ?
Peut-être
La nuit
Patrie du solitaire
Chemin vers l’infini.
Le 19 novembre 1969
Rien
Le noir
Une lueur, là ?
Non
Un frôlement
Quelqu’un ?
Peut-être
La nuit
Patrie du solitaire
Chemin vers l’infini.
Le 19 novembre 1969
Dernière mise à jour le 1 an par André
Related Posts
Lumières
Extrait du Cahier vert
Les lumières de maisons inconnues
Clignent l’espoir de leurs yeux nus
Dans un halo de brume
Où le ciel vient s’asseoir
Pour effacer la lune
Et perdre la mémoire.
1970
Les lumières de maisons inconnues
Clignent l’espoir de leurs yeux nus
Dans un halo de brume
Où le ciel vient s’asseoir
Pour effacer la lune
Et perdre la mémoire.
1970
Dernière mise à jour le 1 an par André
Related Posts
Saisons
Extrait du Cahier vert
J’ai demandé à l’été:
« Dessine-moi la chaleur. »
Et il a dessiné un rayon
… un rayon de soleil.
J’ai demandé à l’hiver:
« Dessine-moi le froid. »
Et il a dessiné un cristal
… un cristal de neige.
J’ai demandé au printemps:
« Dessine-moi la vie. »
Et il m’a dessiné un bouton
… un bouton de fleur.
J’ai demandé à l’automne:
« Dessine-moi la mort. »
Et il m’a dessiné une feuille
… une feuille d’arbre
qui tombait.
J’ai demandé à l’oiseau:
« Dessine-moi la liberté. »
Il a pris toutes ses plumes
et il est parti.
Puis il est revenu
et m’a dit: « Voilà! »
en me montrant le ciel.
J’ai demandé à un homme:
« Dessine-moi
le chaud et le froid,
la vie et la mort
et la liberté. »
Et il a dessiné un fusil
très mal
car il ne savait pas dessiner.
Le 12 décembre 1969
J’ai demandé à l’été:
« Dessine-moi la chaleur. »
Et il a dessiné un rayon
… un rayon de soleil.
J’ai demandé à l’hiver:
« Dessine-moi le froid. »
Et il a dessiné un cristal
… un cristal de neige.
J’ai demandé au printemps:
« Dessine-moi la vie. »
Et il m’a dessiné un bouton
… un bouton de fleur.
J’ai demandé à l’automne:
« Dessine-moi la mort. »
Et il m’a dessiné une feuille
… une feuille d’arbre
qui tombait.
J’ai demandé à l’oiseau:
« Dessine-moi la liberté. »
Il a pris toutes ses plumes
et il est parti.
Puis il est revenu
et m’a dit: « Voilà! »
en me montrant le ciel.
J’ai demandé à un homme:
« Dessine-moi
le chaud et le froid,
la vie et la mort
et la liberté. »
Et il a dessiné un fusil
très mal
car il ne savait pas dessiner.
Le 12 décembre 1969
Dernière mise à jour le 1 an par André
Related Posts
Tout ce qui bat
Extrait du Cahier vert
Un ivrogne bat sa femme
un chef d’orchestre, la mesure
un forgeron, le fer
quand il est chaud,
et un tambour, la charge
ou la retraite
de Russie ou d’ailleurs.
Un champion bat des records,
et un flic bas-les-pattes,
et la femme de l’ivrogne
bat ses enfants
et la lessive
par compensation.
Un fermier bat le blé.
Un joueur bat les cartes,
et l’as bat le roi,
et le roi la dame,
et la dame le valet
et ainsi de suite pendant un tour complet.
Et l’acteur bas les masques,
le papillon batifole,
le faussaire bat monnaie
et l’insouciant baliverne
ou s’en bat l’œil.
Mais un cœur,
un vrai cœur qui bat,
que bat-il ?
Tout et rien à la fois
et peut-être,
et parfois,
Un peu plus que cela
20 janvier 1970
Un ivrogne bat sa femme
un chef d’orchestre, la mesure
un forgeron, le fer
quand il est chaud,
et un tambour, la charge
ou la retraite
de Russie ou d’ailleurs.
Un champion bat des records,
et un flic bas-les-pattes,
et la femme de l’ivrogne
bat ses enfants
et la lessive
par compensation.
Un fermier bat le blé.
Un joueur bat les cartes,
et l’as bat le roi,
et le roi la dame,
et la dame le valet
et ainsi de suite pendant un tour complet.
Et l’acteur bas les masques,
le papillon batifole,
le faussaire bat monnaie
et l’insouciant baliverne
ou s’en bat l’œil.
Mais un cœur,
un vrai cœur qui bat,
que bat-il ?
Tout et rien à la fois
et peut-être,
et parfois,
Un peu plus que cela
20 janvier 1970
Dernière mise à jour le 1 an par André
Âges
Extrait du Cahier vert
La vieillesse est fauteuil,
les jeunes en sont les pieds.
Et les pieds marchent au seuil
d’un grand monde inconnu
traînant comme un boulet
ce fauteuil incongru.
1970
La vieillesse est fauteuil,
les jeunes en sont les pieds.
Et les pieds marchent au seuil
d’un grand monde inconnu
traînant comme un boulet
ce fauteuil incongru.
20 janvier 1970
Dernière mise à jour le 1 an par André
Où ?
Extrait du Cahier vert
Où partir, où aller ?
Car il pleut des tristesses,
la truite est noyée,
l’hirondelle est tombée,
et j’ai entendu la carpe hurler
à la mort
19 novembre 1969
Où partir, où aller ?
Car il pleut des tristesses,
la truite est noyée,
l’hirondelle est tombée,
et j’ai entendu la carpe hurler
à la mort
19 novembre 1969
Dernière mise à jour le 1 an par André
Related Posts
Dernière mise à jour le 5 ans par André
Partager :
- Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur WhatsApp(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Pocket(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour envoyer un lien par e-mail à un ami(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Plus
- Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Reddit(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Tumblr(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Pinterest(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
- Cliquez pour partager sur Telegram(ouvre dans une nouvelle fenêtre)