Ils sont quatre, afghans, ados de 15 à 17 ans. Ils me racontent leur voyage …
L’Afghanistan, c’est un beau pays, mais il y a des gens méchants. Voilà ce qui les a jetés sur les routes de l’exil. Et, au vu des périls du voyage, je n’ose imaginer ce qui se cache derrière ce mot, « méchants ».
Ils sont partis à pied, avec leur famille ou des habitants de leur village, de leur quartier.
En Iran, pourchassés par la police, certains ont été séparés de leur parents, et ont continué seuls. Les parents, arrêtés, ont été réexpédiés en Afghanistan.
Ils ont marché, des jours et des jours, à travers les montagnes, fuyant leur pays et la police, se cachant souvent, parfois aidés par des gens bienveillants.
Ils ont marché encore, jusqu’en Turquie. Là, pas moyen de trouver un travail, de subvenir à ses besoins. Alors ils sont repartis, qui pour la Bulgarie, qui pour la Grèce, ont traversé les Balkans en car, en train ou a pied encore, puis l’Autriche, l’Allemagne et enfin la Belgique.
Leur odyssée a duré deux mois. Aucun ne raconte comment ils ont fait pour survivre. Juste qu’ils sont contents d’être là, en Belgique, hébergés dans un centre d’accueil.
Portés par la volonté de se construire une vie, ils vont à l’école, apprennent le français, commencent à échafauder des rêves d’avenir.
L’un veut devenir docteur, un autre journaliste, un autre sportif professionnel. Ils le disent avec un sourire confiant, la difficulté ne les rebute pas, ils en ont vu d’autres.
Ils viennent de l’enfer, ont traversé le purgatoire. Ils ont droit à une vie décente, ici ou ailleurs.
Ils ont droit à notre respect !