Mon pays, ce n’est plus un pays, et l’union ne fait plus sa force.
C’est un navire à la dérive en pleine tempête. Le capitaine et les officiers croient encore diriger une manoeuvre que l’équipage divisé et désemparé n’exécute plus, ou à peine. Les passagers ne savent plus vers quel port on se dirige – se dirige-t-on seulement vers un port ?
Les naufragés rencontrés, quand ils sont secourus, sont parqués à fond de cale. On menace d’abandonner sur une île déserte les passagers de troisième classe, pour alléger le navire. Les passagers de première classe ont fermé à clé leurs luxueuses cabines.
Les pirates sont à l’abordage, et la vigie, victime du mal de mer, a quitté son poste.
La tempête fait rage, les écueils et les icebergs sont partout. Les canots de sauvetage coûtaient trop cher, on ne les a pas embarqués.
Quel miracle empêchera le naufrage ?
[…] Comme je l’écrivais il y a peu, « On menace d’abandonner sur une île déserte les passagers de troisième classe, pour alléger le navire ». Mais ce n’est même plus une menace: on les a débarqués ! […]