Démons.

Tapis sous le vernis du temps,
nos démons veillent.
Jamais distraits pour trop longtemps,
ils nous surveillent
à l’affût de la moindre faille
dans nos armures
que nous serrons vaille que vaille
sur nos blessures.

Il suffit de la lassitude
d’un jour trop long
pour qu’affleurent nos turpitudes,
vols de frelons
exacerbant nos solitudes.

Il suffit d’un mot prononcé,
d’une intonation mal perçue
pour qu’aussitôt soit relancé
vers la cible à peine aperçue
le trait visant à transpercer,
la faux, la hache ou la massue.

Il suffit du moindre incident
pour lâcher la bride aux démons
à nos bêtes du Gévaudan,
à ces monstres que nous aimons.