Maisons.

Maisons bâties jadis au flanc de la colline
vous regardez passer le siècle au pas pressé
en rêvant qu’un matin caché dans les ravines
il vous salue s’arrête et se mette à tresser
des gerbes de fleurs vives et pousse des racines
ancrées dans la douceur d’un sol ensemencé.

Maisons vous avez vu dans les rues les jardins
renaître les printemps et mourir les automnes
vous avez entendu tant de discours mondains
autour de mets trop gras les voix qui fanfaronnent
on vous a raconté le monde et les gredins
qui le peuplent et qui n’ont que le poids qu’on leur donne.

Maisons vous abritez nos vie depuis les aubes
où les premiers soleils ont réchauffé nos os
maisons ne laissez pas que demain d’autres aubes
se lèvent sur vos toits reconvertis en zoo.