Elle est de plus en plus grande, cette tentation de fermer les yeux, de me pelotonner sous les couvertures et de m’inventer un monde.
Le journal de ce matin n’a rien fait pour arranger les choses. En première page, les milliards détournés, planqués, blanchis par les requins sans scrupule qui ont mis le monde en coupe réglée. À l’intérieur, l’Europe qui a renié son âme, emprisonnant et déportant vers la Turquie les réfugiés arrivés en Grèce au péril de leur vie. La pagaille après les bombes de Bruxelles. Puis les disputes politiciennes dignes du bac à sable, les guerres qui n’en finissent pas, les camioneurs qui bloquent les routes.
J’arrête.
La litanie est sans fin.
Alors peut-être faut-il tourner la tête, porter le regard vers un monde merveilleux qui pourrait bien exister aussi.