Il y a un mois, je déplorais la fermeture de structures d’accueil pour personnes et familles sans abri, sous prétexte que l’hiver était fini. Puis on prolongeait, un peu et dans de mauvaises conditions. Et comment seraient-elles bonnes, ces conditions d’accueil qui ne valent que pour la nuit, où hommes, femmes, enfants et bagages sont priés de déguerpir pour la journée et d’espérer retrouver une place le soir ?
Aujourd’hui, rebelote: « Dehors tout le monde ! » Pour aller où ? Pour faire quoi ? Pour quelle vie et quel avenir ?
« Nous ne sommes donc plus en mesure d’accueillir ces personnes sans ce financement »
Et tout est dit. Dans un pays où on parle de priorités, où des gens paralysent les transports pour une question de jours de congé ou de temps de travail, où l’on nous assure que la croissance est de retour, dans un pays riche, pour tout dire, on continue à bafouer sans vergogne les droits les plus élémentaires des plus faibles: droit à un logement décent, droit à la nourriture, droit à un travail, droit à la dignité.
Ce pays – mon pays – continue à laisser croire, sinon à proclamer, que les pauvres sont coupables de leur état, qu’ils sont un poids que la société n’est pas en mesure de porter, que si la société, finalement, leur accorde une aide souvent trop chiche, ils doivent montrer qu’ils la méritent. Doit-on « mériter » de naître ? Doit-on « mériter » de venir au monde dans une famille aisée ? Doit-on « mériter » de grandir et de vivre sans guerre et sans famine ?
Dans ce pays – mon pays – il y a aussi des gens prêts à aider, à partager, à compatir, à aimer. Ils sont nombreux, certes, à apporter leur petite pierre pour la construction d’un monde moins injuste. Ils sont nombreux, mais l’État, plutôt que d’organiser une société réellement solidaire, prend prétexte de ces solidarités ponctuelles pour se laver les mains et nous emmener vers des lendemains qui ne chanteront que pour quelques nantis.
Mais pourquoi s’étonner, pourquoi m’offusquer ainsi ? C’était pire avant, et c’est pire ailleurs. C’est la vie, on n’y peut rien …
Tant pis, je m’insurge quand même, persiste et signe, et je m’obstine à porter ma petite, si petite pierre, dans l’espoir qu’un jour, quelque part …
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