Insectes.

Vous avez peuplé d’arrogantes fourmilières
l’indéchiffrable exil où vous geignez d’effroi
découvrant peu à peu l’univers sans frontière.

Pour surmonter la peur du désert et du froid
vous vous êtes construit d’imposantes tanières
où la promiscuité vous étouffe et vous broie
vous avez surpeuplé votre îlot de misère.

Insectes dérisoires aux arrogants terriers
des yeux froids par millions ignorent vos angoisses
et vous tournez en rond vous dansez vous riez
sous le regard absent d’un univers de glace.

Vous avez trop chargé votre esquif vagabond
nul au-delà du ciel ne vient vous secourir
vers les déserts voisins vous voulez fuir d’un bond
dans l’espoir prétentieux d’un monde à conquérir

Insectes y perdrez-vous votre ultime illusion ?
Serez-vous avalés par le monstre glacé ?
Insecte parmi vous je chéris la vision
de la vie dans un monde aux accrocs rapiécés.