Séquelles.

Nous avons donc abandonné
entre les dents voraces
d’un minus sous-dimensionné
nos vies à marée basse.

Il nous aura dévalisés,
sournois et contrefait:
nos petits matins irisés,
la queue pour le buffet,
la main serrée, l’éternité
tout-à-coup raccourcie,
ceux-là qu’il a fallu quitter
sans adieu ni merci.

Il les a pris, qu’en a-t-il fait ?

Bien sûr, nous revivrons.
Mais le prix n’est-il pas surfait
pour tous ceux qui paieront ?
Ceux qui n’avaient pas les ressources,
ceux dont l’esprit
s’est égaré en bout de course
et ceux qui prient
de chimériques dieux corrompus,
ceux qui n’auront
qu’un futur ininterrompu
de peine au front:
quand remontera la marée
nageront-ils
ou resteront-ils ancrés
dans leur exil ?