Les grains du jour s’écoulent au sablier …
Saveur acidulée de nos plaisirs d’enfants …
Chaleur moite sous la toile,
cri strident du zip qu’on ferme …
Les nuages s’alourdissent …
Jadis un rien poussifs ils allaient souffle court …
Le chant criard du coq réveille ce qui fut …
Que de remous à propos de l’orthographe !
Le grognement sourd des machines ponctue l’air …
La visite régulière à une « maison de repos » – quel euphémisme ! – n’a rien de bien affriolant …
L’hôtel des souvenirs nous invite au voyage …
Ainsi passent les jours …
Les jours enfouis refont surface …
Toujours l’enfance veille en nos vieux labyrinthes …
Quand la pensée part en voyage
jusqu’où peut l’emmener le train …
Le linceul blême cherche en vain l’ombre …
Ces noms que nous n’avons pas sus …
A petits pas furtifs, les secondes cheminent …
La main calleuse sur la brique,
le regard fixé sur l’aplomb …
Rêve-t-il l’enfant pâle étendu immobile ?
Parti à pied du cœur de ce siècle orphelin …