Sous le ciel de juillet.

C’est le ciel de juillet qui tomba sur leurs têtes.

Les mots manquent pour dire avec quelque chaleur
le déluge brutal dans la nuit, et la peur.
Les mots manquent, et pourtant il faut dire l’horreur
de ces vies englouties par les flots prédateurs.

Rien ne résiste à la rage des éléments
et quand l’eau se retire, c’est un nouveau tourment:
elle n’a laissé là que quelques éléments
brisés, éparpillés parmi les sédiments.

Quand à l’aube un pays se réveille horrifié
il n’en croit pas ses yeux, et les mains secourables
tout aussitôt se tendent vers les gens stupéfiés
pour tenter d’adoucir la perte irréparable.

Le soleil de juillet brille enfin sur leurs têtes.

Les mots manquent pour dire avec humanité
les monceaux de gravats défigurant les rues,
la boue, les maisons vides, l’odeur d’humidité,
les bons samaritains entre les camions-grues.

Aujourd’hui, on vous aide, où serez-vous demain
quand l’usure du temps et le présent fortuit
auront délavé votre histoire, et que les mains
secourables seront plus rares qu’aujourd’hui ?