… quelquefois adoucit les moeurs.
Le phénomène, pas vraiment nouveau, était jusqu’ici resté aux marges de ma conscience. J’avais bien entendu, ou lu, l’expression « flash mob » sans m’y attarder. Et puis hier, un mail perdu dans le fouillis de ma boîte aux lettres attire par hasard ma curiosité: il renvoie à un mini concert de nouvel an de l’US Air Force dans une gare.
Pris de curiosité, et séduit par le plaisir qui se lisait sur les visages des spectateurs, je me suis laissé porter par les vagues, surfant de manifestation en concert impromptu dans les lieux les plus inhabituels, et suis tombé sur quelques perles qui, pour quelques heures, m’ont raconté une version moins sombre de notre monde.
L’hymne à la joie – et hymne européen – sur une place en Catalogne
un chant populaire kénian dans une bibliothèque à Valladolid
Carmen dans un restaurant à Grenoble
Alleluia de Haendel dans le fast food d’un supermarché américain
des airs d’opéra dans un centre commercial en Argentine
Zadok The Priest de Haendel au rayon fruits et légumes d’un supermarché anglais
Te Quiero, chanté a cappella dans une gare de Buenos Aires.
Et puis ces choristes français bravant une interdiction stupide à Toulouse en chantant l’air des esclaves du Nabuccho de Verdi dans un parc public.
Peut-être Prévert avait-il raison, finalement. Notre monde peut aussi, parfois, se révéler « Beau comme tout« .