A l’heure où la question de la laïcité de l’État, en Belgique, en France et ailleurs en Europe, se fait de plus en plus pressante, où le gouvernement polonais réaffirme avec force son catholicisme quasiment d’État, les Étas-Unis en campagne électorale se posent sérieusement la question de la religion professée par les candidats. Et il serait pour eux plus difficile de voter pour un athée que pour un musulman !
Un article du Washington Post montre toutefois une évolution de l’opinion américaine, avec une augmentation significative du nombre d’athées, ou plutôt d’agnostiques, surtout chez les plus jeunes.
Cela fait tout de même froid dans le dos: ce leader mondial mélange encore, et au plus haut niveau, convictions religieuses et politique. Quand on pense aux ravages provoqués tout au long de l’Histoire par cette association explosive, on ne peut qu’espérer que l’évolution vers une séparation sans ambigüité de la conduite de l’État et des convictions religieuses s’accélère.
Il ne s’agit évidemment pas de bannir la religion de la sphère publique, mais bien de distinguer nettement l’exercice du pouvoir civil d’impératifs d’ordre religieux, seule voie vers un véritable pluralisme apaisé, sans chasse aux sorcières ni anathèmes. Alors, l’interdiction passablement hypocrite des signes d’ordre religieux, dont on voit chaque jour les problèmes qu’elle attise au lieu de les résoudre, n’aura plus lieu d’être, et les services publics pourront démontrer sans ostentation un pluralisme de fait.
Il restera, comme en tout, à éviter, voire à réprimer, les abus violant manifestement les principes fondamentaux des libertés individuelles, et à veiller à ce que chacun se montre à visage découvert dans l’espace public.
L’obscurantisme n’a pas fini de faire des dégâts hélas…
Tant que la laïcité sera si mal comprise qu’on la confond avec une religion, avec ses adeptes et ses dogmes, alors que c’est tout le contraire …
Malheureusement, ça aurait plutôt tendance à empirer. Ce billet a été rédigé il y a un peu plus de 5 ans …