C’est d’Outre-Atlantique que vient cette analyse de l’attitude de Marine Le Pen, de son parti, et des autres partis d’extrême droite européens, racistes et eurosceptiques.
Étrange impression que de lire dans le Washington Post une opinion que je me suis forgée il y a déjà bien longtemps, lorsque pour la première fois j’ai vu s’étaler sur mon bulletin de vote toute l’impudeur et l’arrogance d’un parti d’extrême droite. Je me souviens comme si c’était hier de la boule d’angoisse et de rage qui m’a bloqué la gorge ce jour-là. Quand je m’offusquais de ce que de tels partis destructeurs de démocratie puissent se présenter aux élections et avoir pignon sur rue, on me répondait la bouche en coeur que c’était ça la démocratie, que la liberté d’expression ne devait pas être un vain mot. Je ne voyais pourtant pas plus alors qu’aujourd’hui pour quelle obscure raison la démocratie devait donner des armes à ses assassins.
La liberté d’expression ne peut tout permettre: elle doit impérativement s’arrêter là où commence le discours extrémiste. Dangereux ? Bien sûr, et il ne s’agit pas de museler à la légère, ni de promouvoir une sorte de pensée unique. Mais le danger de laisser proliférer un discours simpliste, mensonger et liberticide est bien plus grand.
Nous sommes aujourd’hui confrontés à ce paradoxe: l’Union Européenne, comme les États démocratiques, en sont arrivés à devoir non seulement tolérer les discours d’extrême droite, mais encore à les financer.
Dans une semaine, le premier tour de l’élection présidentielle française nous en dira un peu plus sur l’état de délabrement de nos sociétés démocratiques européennes.
Dernière mise à jour le 11 mois par André