Beaux étés gris du temps jadis
quand, sous la mer, lorsqu’il pleuvait,
nul train encore ne promenait
son troupeau d’humaines brebis.
Au temps frais des beaux étés gris,
comme pingouins de froid transis,
deux enfants pêchent la bernique
près de leur sœur en maillot chic
rêvant déjà des salsifis
qu’ils mangeront à La Rotonde
accompagnés d’un pinot gris
tandis qu’au loin l’océan gronde.
Beaux étés gris quand, sous les pieds
des deux enfants, le sable meuble
coule entre les orteils crispés,
faisant fuir tout un petit peuple,
du crabe infinitésimal
à la punaise minuscule
qui d’un salto phénoménal
échappe au pied qui la bouscule.
Beaux étés gris au bord de l’eau.
À Paris, le métropolitain
mène au boulot le populo
sur son ballast sans trop d’entrain.
Beaux étés gris qui prennent fin
quand la demoiselle reçoit,
« Ici l’Aube« , un appel de Troies
lui rappelant qu’après-demain
doivent reprendre les ballets
où elle danse chaque soir,
et les douleurs inflammatoires
qui martyrisent ses mollets.
Beaux étés gris, déjà si loin,
que Jacques Lacan fait revivre
pour quelques minutes au moins
sur le divan, tandis qu’au loin
Jacquemart, à Dijon, délivre
à grands coups qu’il rythme avec soin
les lourds secrets du temps de vivre.
Beaux étés gris du temps jadis
quand, sous la mer, lorsqu’il pleuvait,
nul train encore ne promenait
son troupeau d’humaines brebis.
Au temps frais des beaux étés gris,
comme pingouins de froid transis,
deux enfants pêchent la bernique
près de leur sœur en maillot chic
rêvant déjà des salsifis
qu’ils mangeront à La Rotonde
accompagnés d’un pinot gris
tandis qu’au loin l’océan gronde.
Beaux étés gris quand, sous les pieds
des deux enfants, le sable meuble
coule entre les orteils crispés,
faisant fuir tout un petit peuple,
du crabe infinitésimal
à la punaise minuscule
qui d’un salto phénoménal
échappe au pied qui la bouscule.
Beaux étés gris au bord de l’eau.
À Paris, le métropolitain
mène au boulot le populo
sur son ballast sans trop d’entrain.
Beaux étés gris qui prennent fin
quand la demoiselle reçoit,
« Ici l’Aube », un appel de Troies
lui rappelant qu’après-demain
doivent reprendre les ballets
où elle danse chaque soir,
et les douleurs inflammatoires
qui martyrisent ses mollets.
Beaux étés gris, déjà si loin,
que Jacques Lacan fait revivre
pour quelques minutes au moins
sur le divan, tandis qu’au loin
Jacquemart, à Dijon, délivre
à grands coups qu’il rythme avec soin
les lourds secrets du temps de vivre.
Ce texte est ma participation à l’agenda ironique de septembre 2018
Dernière mise à jour le 2 semaines par André
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Extrêmement poétique et réussi…un petit bijou !
C’est un temps jadis, joliment décrit. Sous la nostalgie, la poésie est belle. Merci !
Merci Laurence
Il n’y a pas que les Jaquemart qui rythment le temps de vivre, avec soin et sentiment.
Non, bien sûr, il y a aussi
« La pendule d’argent
qui ronronne au salon
qui dit oui, qui dit non,
et puis qui nous attend »
Et aussi les cris des enfants dans la cour de la petite école,
et les repas préparés avec amour,
et les anniversaires,
…
et certaines strophes…;)
Bouffée de mémoire, aussi vivifiante que l’air salé, et mordante comme la vaguelette glacée sur le sable qui gratouille 🙂
j’aurai aimé l’écrire, mais je suis encore plus content de le lire !
Merci: lire, c’est écrire un peu … 🙂
et les fleurs en papier crépon et le jeu de jokari 🙂
Et les crevettes grises en sachet, et l’odeur de la minque au retour de la pêche
Ces « beaux étés gris » sont bien lumineux sous votre plume, André.
🙂
Merci Andrea.
ces beaux étés gris, quand il pleuvait sur la Rotonde, la mer nous paraissait chaude 🙂
(excellent! j’ai eu la flemme d’insérer tous ces mots-là, pourtant la photo me parle, oh oui :-))
Et délicieuses les gaufres, et les babeluttes qui collaient aux dents, les balades en cuistax et les courses en sac 🙂
Ciao Paola