André
À propos de racisme et de terrorisme, c’est aujourd’hui le libéral Denis Ducarme qui, avec son insupportable arrogance habituelle, nous gratifie d’un raccourci ridicule, dans une matière qui demanderait sérieux, expertise et pondération.
Répondant à une intervention de la députée socialiste Onkelinx qui voit dans le racisme une racine du terrorisme, il assène « Dire cela, c’est excuser le terrorisme, qui est inexcusable. » Que le terrorisme soit inexcusable me paraît évident. Mais prétendre qu’en chercher et en dénoncer les causes, ce serait lui chercher des excuses, c’est ridicule, et même criminel.
Ridicule, car il tombe sous le sens que pour combattre efficacement son ennemi, il faut le connaître. Pas seulement son identité, mais aussi, et surtout, les ressorts de son action.
Criminel, car dans le cas du terrorisme, engager une lutte à l’aveugle, c’est exposer la population à des drames à répétition.
On peut, on doit même, se poser aussi la question de la pertinence de l’analyse, et de la validité de ses conclusions.
Dans le cas présent, il faut pour le moins envisager l’hypothèse que dans un groupe social soumis dans la durée à des discriminations de type raciste, des réactions naissent, dont certaines violentes trouvant un exutoire dans l’action terroriste. Cette action terroriste serait d’autant plus possible qu’elle s’inscrirait dans un mouvement international et un contexte religieux radical apte à donner sens à des existences jusque-là fortement dévalorisées.
Je laisserai à d’autres, plus qualifiés, le soin de valider, ou non, l’hypothèse. Je ne reconnaîtrai à personne le droit de la balayer d’un revers de main arrogant, au prétexte qu’elle ne servirait qu’à « excuser le terrorisme« .
Monsieur Ducarme, le Parlement n’est pas le café du commerce, et vos élucubrations n’y ont pas plus de place que les sorties indécentes du secrétaire d’État Francken.