Gris et rose
couleur de vies à la dérive
rouge du sang et noir du deuil
blanc des pages qui restent à écrire
passe le train fou des nuages.
Ils viennent du bout du monde
poussés par le souffle brûlant de l’enfer.
Ils vont par des voies improbables
ignorants des frontières
laissant choir ci et là
quelques humains hagards
échoués par hasard
en terre inconnue,
blessés parfois, affamés souvent,
malades.
Leurs yeux n’ont plus de larmes
mais leur coeur bat encore
obstinément.
Sur leur passage, des poings se lèvent,
des mains se tendent.
Qu’on les déteste ou qu’on les aime
on aurait tant voulu rester
heureux, tranquilles, entre nous.
Des malheurs, des malheureux, des profiteurs de tout poil,
nous en avions déjà à revendre.
Mais ils sont arrivés
et soudain le monde vacille.
Haro sur le migrant, halte à la menace !
Vite, des murs, des prisons
et des coups de pieds au cul !
Mais le train des nuages ne s’arrête pas:
on n’arrête pas les nuages.
Le malheur des autres a cessé de faire notre bonheur.
Il débarque chez nous,
nous pouvons le voir
en face;
mais l’image qu’il nous renvoie
nous n’en voulons pas.
nous ne voulons pas voir que tout ce malheur est le prix
que d’autres doivent payer
pour notre prospérité.
Alors on ferme les yeux
encore plus fort;
on se force à croire qu’on peut arrêter les nuages,
que des murs suffiront.
Ils ne suffiront pas.
Désormais par milliers des mains se tendent
qui lézardent les murs
et entrouvrent les yeux.
Entre les nuages gris et roses,
couleur de vies à la dérive,
rouge du sang et noir du deuil,
ou blanc de pages qui restent à écrire,
peu à peu un rayon de soleil
timide et obstiné,
écrit un autre avenir.
Gris et rose
couleur de vies à la dérive
rouge du sang et noir du deuil
blanc des pages qui restent à écrire
passe le train fou des nuages.
Ils viennent du bout du monde
poussés par le souffle brûlant de l’enfer.
Ils vont par des voies improbables
ignorants des frontières
laissant choir ci et là
quelques humains hagards
échoués par hasard
en terre inconnue,
blessés parfois, affamés souvent,
malades.
Leurs yeux n’ont plus de larmes
mais leur coeur bat encore
obstinément.
Sur leur passage, des poings se lèvent,
des mains se tendent.
Qu’on les déteste ou qu’on les aime
on aurait tant voulu rester
heureux, tranquilles, entre nous.
Des malheurs, des malheureux, des profiteurs de tout poil,
nous en avions déjà à revendre.
Mais ils sont arrivés
et soudain le monde vacille.
Haro sur le migrant, halte à la menace !
Vite, des murs, des prisons
et des coups de pieds au cul !
Mais le train des nuages ne s’arrête pas:
on n’arrête pas les nuages.
Le malheur des autres a cessé de faire notre bonheur.
Il débarque chez nous,
nous pouvons le voir
en face;
mais l’image qu’il nous renvoie
nous n’en voulons pas.
nous ne voulons pas voir que tout ce malheur est le prix
que d’autres doivent payer
pour notre prospérité.
Alors on ferme les yeux
encore plus fort;
on se force à croire qu’on peut arrêter les nuages,
que des murs suffiront.
Ils ne suffiront pas.
Désormais par milliers des mains se tendent
qui lézardent les murs
et entrouvrent les yeux.
Entre les nuages gris et roses,
couleur de vies à la dérive,
rouge du sang et noir du deuil,
ou blanc de pages qui restent à écrire,
peu à peu un rayon de soleil
timide et obstiné,
écrit un autre avenir.
Dernière mise à jour le 12 mois par André
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