La foule indifférente et pressée se bouscule
sans voir dans un recoin, sur une chaise assise,
la fille vêtue de rouge et noir que dissimule
à moitié l’instrument qu’elle tient indécise.
Tandis que promeneurs, cyclo-pousse ou cyclistes
vaquent à leurs urgences anonymes et futiles,
sa main s’est raffermie, son regard n’est plus triste.
Le violoncelle entre ses genoux nus graciles
sous l’archet lance au ciel un premier chuchotis,
peu à peu s’enhardit, sa voix grave interpelle
les passants étonnés aux regards abrutis.
Un bruit étrange et beau tout à coup les appelle,
voilà que naissent en eux des paysages d’îles,
des Eden luxuriants où les poiriers en fleurs
tapissent de pétales les avenues des villes.
Voilà qu’ils entrevoient une ombre de bonheur.
En phrases désormais familières et puissantes
le violoncelle conte ce qu’au fond de leur âme
ils ignoraient savoir et qu’à présent ils sentent,
figés sur le trottoir à regarder la dame
assise en rouge et noir, caressant de l’archet
le ventre généreux de l’instrument qui chante
et distille alentour comme par ricochets
des échos oubliés des songes qui nous hantent.
Écrit pour l’agenda ironique du blog Palette d’expressions, sur le thème « Un bruit étrange et beau », avec les mots imposés cyclo-pousse, île, poirier.
La foule indifférente et pressée se bouscule
sans voir dans un recoin, sur une chaise assise,
la fille vêtue de rouge et noir que dissimule
à moitié l’instrument qu’elle tient indécise.
Tandis que promeneurs, cyclo-pousse ou cyclistes
vaquent à leurs urgences anonymes et futiles,
sa main s’est raffermie, son regard n’est plus triste.
Le violoncelle entre ses genoux nus graciles
sous l’archet lance au ciel un premier chuchotis,
peu à peu s’enhardit, sa voix grave interpelle
les passants étonnés aux regards abrutis.
Un bruit étrange et beau tout à coup les appelle,
voilà que naissent en eux des paysages d’îles,
des Eden luxuriants où les poiriers en fleurs
tapissent de pétales les avenues des villes.
Voilà qu’ils entrevoient une ombre de bonheur.
En phrases désormais familières et puissantes
le violoncelle conte ce qu’au fond de leur âme
ils ignoraient savoir et qu’à présent ils sentent,
figés sur le trottoir à regarder la dame
assise en rouge et noir, caressant de l’archet
le ventre généreux de l’instrument qui chante
et distille alentour comme par ricochets
des échos oubliés des songes qui nous hantent.
Dernière mise à jour le 12 mois par André
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Merci
Un beau poème pour violoncelle. Cet instrument est magnifique
Merci
Très agréable poème
c’est beau comme un prélude ! merci André
[…] Concert chez André/Cemondeblog […]
[…] Concert chez André/Cemondeblog […]
Le pouvoir enchanteur de la musique et ce corps à corps de la jeune fille avec l’instrument sont d’un charme indéfinissable. La Musique des vers aussi…
Merci Anna, en écoutant la musique de Bach, les mots viennent tout seuls
Merci pour ce moment de douceur!
J’aime beaucoup le violoncelle 😘
Merci à toi pour ta lecture. Quand le violoncelle chante, j’ai souvent l’impression d’entendre un ami qui me parle …
Vraiment très bien, félicitations
Merci
Emportée par la musique des mots ! C’est très beau.
Merci André pour ta participation.
Merci à toi
oh, excellent et quel souffle !
Merci …
Très bon et beau…
Merci …
excellent 🙂
Merci …
mais tu m’as piqué mon violoncelle 😉
Ben, tu l’avais laissé traîner chez Laurence …
En fait, dès que j’ai lu la consigne, j’ai pensé aux suites de Bach, et j’ai écrit en les écoutant.