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Quand me mettrez en terre,
ou au bûcher,
Immuable et changeant le jardin se réveille …
Un sapin, quelques boules …
Les hommes avaient conquis depuis longtemps landes, bois et maquis …
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Les mots, dans le chaudron du monde,
grondent
de misère et de peur profonde,
immonde.
D’où viens-tu, pèlerin égaré sur les routes …
À dire ainsi le bleu, laverons-nous le gris ?
L’azur d’anciens étés murmure à nos bras nus la caresse du vent …
Le bruissement léger du vent dans le jardin figé …
Le temps menteur nous a fait croire depuis longtemps à son existence illusoire …
Que peut donc une plume encrée ?
Écrasée sous le pied distrait des certitudes, mon inquiétude geint doucement et puis se tait.
Guajira de poussière et de vent, peuplée d’esprits, propice aux songes,
Des bras d’enfant qui s’ouvrent et le monde sourit …
Sur cette terre saccagée poussent des fleurs …
… nous qui veillons encore à suivre chaque année l’ancien pèlerinage …
Aveugle pèlerin qui te cherches une route …
Dernier témoin des jours enfuis, la rose désormais fanée ouvre les portes de la nuit
La trame usée des jours laisse voir la misère …
Du Sud au Nord, les foules folles …