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Concert.

Originally posted 2021-05-08 18:27:03.

La foule indifférente et pressée se bouscule
sans voir dans un recoin, sur une chaise assise,
la fille vêtue de rouge et que dissimule
à moitié l’instrument qu’elle tient indécise.

Tandis que promeneurs, cyclo-pousse ou cyclistes
vaquent à leurs urgences anonymes et futiles,
sa main s’est raffermie, son regard n’est plus triste.
Le entre ses genoux nus graciles
sous l’archet lance au ciel un premier chuchotis,
peu à peu s’enhardit, sa grave interpelle
les passants étonnés aux regards abrutis.

Un bruit étrange et beau tout à coup les appelle,
voilà que naissent en eux des paysages d’îles,
des Eden luxuriants où les poiriers en fleurs
tapissent de pétales les avenues des villes.
Voilà qu’ils entrevoient une ombre de bonheur.

En phrases désormais familières et puissantes
le conte ce qu’au fond de leur âme
ils ignoraient savoir et qu’à présent ils sentent,
figés sur le trottoir à regarder la dame
assise en rouge et noir, caressant de l’archet
le ventre généreux de l’instrument qui chante
et distille alentour comme par ricochets
des échos oubliés des songes qui nous hantent.

Écrit pour l’agenda ironique du blog Palette d’expressions, sur le thème « Un bruit étrange et beau », avec les mots imposés cyclo-pousse, île, poirier.

La foule indifférente et pressée se bouscule
sans voir dans un recoin, sur une chaise assise,
la fille vêtue de rouge et que dissimule
à moitié l’instrument qu’elle tient indécise.

Tandis que promeneurs, cyclo-pousse ou cyclistes
vaquent à leurs urgences anonymes et futiles,
sa main s’est raffermie, son regard n’est plus triste.
Le entre ses genoux nus graciles
sous l’archet lance au ciel un premier chuchotis,
peu à peu s’enhardit, sa grave interpelle
les passants étonnés aux regards abrutis.

Un bruit étrange et beau tout à coup les appelle,
voilà que naissent en eux des paysages d’îles,
des Eden luxuriants où les poiriers en fleurs
tapissent de pétales les avenues des villes.
Voilà qu’ils entrevoient une ombre de bonheur.

En phrases désormais familières et puissantes
le conte ce qu’au fond de leur âme
ils ignoraient savoir et qu’à présent ils sentent,
figés sur le trottoir à regarder la dame
assise en rouge et noir, caressant de l’archet
le ventre généreux de l’instrument qui chante
et distille alentour comme par ricochets
des échos oubliés des songes qui nous hantent.

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23 Commentaires
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Bonnet
31 mai 2021 00:19

Un beau poème pour violoncelle. Cet instrument est magnifique

Emmanuel
Emmanuel
30 mai 2021 15:14

Très agréable poème

gibulène
28 mai 2021 20:14

c’est beau comme un prélude ! merci André

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[…] Concert chez André/Cemondeblog […]

trackback

[…] Concert chez André/Cemondeblog […]

Anna G
10 mai 2021 22:16

Le pouvoir enchanteur de la musique et ce corps à corps de la jeune fille avec l’instrument sont d’un charme indéfinissable. La Musique des vers aussi…

passiflore
9 mai 2021 22:02

Merci pour ce moment de douceur!
J’aime beaucoup le violoncelle 😘

John Duff
John Duff
9 mai 2021 17:52

Vraiment très bien, félicitations

Laurence
9 mai 2021 09:40

Emportée par la musique des mots ! C’est très beau.
Merci André pour ta participation.

jérôme
8 mai 2021 20:18

oh, excellent et quel souffle !

Chantal SEVESTRE
Chantal SEVESTRE
8 mai 2021 19:52

Très bon et beau…

Adrienne
8 mai 2021 18:43

excellent 🙂

Adrienne
8 mai 2021 19:05
Réponse à  André

mais tu m’as piqué mon violoncelle 😉

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