Ainsi chantait Adriano, lui qui ressemble tant à mon oncle Mimile.
Comme lui, j’aimerais être un homme libre, ni de gauche, ni de droite, cherchant mon chemin entre le pur et le diabolique, entre le politique et le possible, entre l’oiseau et le bleu profond du ciel, entre la parole et l’esprit. Je crois penser mais je rêve, cheminant à côté de ma vie.
Accoudé à ma fenêtre je regarde la féroce beauté du monde, ce chef-d’œuvre suspendu dans le ciel que nous nous évertuons à détruire à feu de moins en moins petit.
Le spectacle est effrayant, ma liberté illusoire et la beauté ressemble bien à l’inaccessible étoile de Brel.
Je me rêve libre, juste, et posant ma pierre dans la construction d’un monde fraternel et humain; je me réveille impuissant, les mains inutilement chargées de cette maudite pierre dont je ne sais que faire.
Reste l’espoir que nous soyons nombreux à refuser de crier avec les loups, l’envie de pouvoir prendre la main d’autres aveugles sur le chemin qui ne mène nulle part. Et la crainte de se retrouver, définitivement, seul.